Le SNICS-FSU est, depuis 1994, la première organisation syndicale de la profession infirmière de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. En 2018, le SNICS-FSU est conforté dans sa légitimité, il reste le syndicat majoritaire avec une représentativité de 58% au niveau national et 62% dans les académies. Les 3 années qui viennent de s’écouler ont démontré la détermination et la pugnacité de notre organisation qui ont été motrices de toutes les actions et mobilisations au service de notre profession.
Depuis notre dernier congrès à Porticcio en mai 2017, le gouvernement a mené une politique néolibérale guidée par la « théorie du ruissellement » qui a eu pour effet un creusement des inégalités entre les citoyen.nes. Les réformes en cascade affaiblissent fortement les services publics et les droits des salarié.es comme ceux des usager.es. Les attaques en règle contre le Code du travail dégradent les droits et conditions de travail de l’ensemble des salarié.es du public comme du privé. La réforme de l’État et la Loi de transformation de la Fonction publique sont au cœur de ce dispositif.
Le gouvernement diminue le rôle et la place des services publics et place les fonctionnaires comme des boucs émissaires, en les stigmatisant au profit de la valorisation de la « startup nation ». Il clive les Français.es pour mieux les utiliser comme moteurs des réformes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Loin d’être exemplaire, l’employeur public dégrade les droits et les conditions de travail de ses employé.es : hausse de la CSG, gel du point d’indice, jour de carence, suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, recours accru aux contractuel.les…
La crise sanitaire que nous traversons a mis en lumière toutes les failles du système et des politiques menées depuis des années. Elle a agi comme un révélateur de dysfonctionnements structurels, de failles ou carences de l’État. Elle a aussi démontré la forte concordance des attentes des citoyen.es avec les valeurs ou revendications portées par le SNICS-FSU.
Après la première vague, malgré des déclarations médiatiques, on aurait pu espérer que des enseignements soient tirés et des orientations politiques opérées. Or le gouvernement continue sur cette même ligne.
La gestion de cette crise, tout comme le plan de relance annoncé, creuseront les inégalités déjà existantes. Les plus vulnérables sont laissé.es pour compte. C’est le grand retour de politiques d’austérité qui avaient laissé les services publics exsangues, dont l’hôpital public.
Nous ne pouvons accepter de vivre dans une société faite d’injustices, il en va de la paix sociale.
1) Le système de santé.
Mis à mal par des années de réductions budgétaires et de fermetures de lits, voire d’établissements, l’Hôpital déjà « moribond » n’a réussi à tenir que parce que les soignant.es le portent à bout de bras. Depuis le début, la gestion de cette crise relève de la gestion de la pénurie à tous les niveaux : moyens humains insuffisants, manque de matériel, de protection ou de médicaments, de lits de réanimation, et injonctions contradictoires ou fluctuantes. Neuf mois après, ça continue…
La prise en charge des patient.es atteint.es de COVID n’a pas été à la hauteur des besoins. Des choix de soins ont été faits, laissant sur le côté les plus agé.es ou à risque. C’est éthiquement inacceptable dans un pays comme le nôtre, régulièrement mis en avant pour la qualité de ses soins, avec un système de santé ne laissant soi-disant personne au bord du chemin.
Plus généralement, la gestion de cette crise, le confinement et l’engorgement des hôpitaux ont entraîné des retards de soins, y compris pour des pathologies graves, provoquant certainement des décès supplémentaires, non COVID, mais qui en sont pourtant des dommages collatéraux.
La qualité des soins et les conditions de travail des professionnel.les de santé doivent être améliorées, en prenant en compte leur expertise de terrain et leur connaissance des besoins de la population à tous les échelons, ce que les dernières réformes du système de santé n’ont pas permis.
Depuis le début de la crise, le SNICS-FSU a mené et soutenu des actions pour améliorer le système de santé. Nous revendiquons un service public de qualité, dans l’intérêt des patient.es et de toute la société, tant au niveau de la Santé que de l’Éducation.
Un des grands enjeux de la transformation de ce système de santé est la place et le rôle occupés par les infirmier.es. Cette véritable plus-value doit être reconnue, l’orientation médico-centrée sera-t-elle enfin dépassée ?
2) La profession infirmière
À l’heure de l’augmentation exponentielle des maladies chroniques, de l’importance de la prévention, du vieillissement de la population, du virage ambulatoire et du manque de soignant.es, la place importante de la profession infirmière dans le système de santé doit être reconnue et valorisée. Au-delà d’un enjeu professionnel ou corporatiste, il s’agit d’un enjeu sociétal.
Applaudi.es tous les soirs à 20h par les Français.es et encensé.es par tous les politiques, les soignant.es espéraient que des mesures fortes soient enfin prises afin que, « quoi qu’il en coûte », une telle situation ne puisse se reproduire. Hélas, à peine ont-elles et ils eu le temps de reprendre pied qu’une deuxième vague est arrivée, avec de nouveau des services hospitaliers mis à mal, sans applaudissements cette fois…
Les bras font encore défaut, les infirmier.es sont épuisé.es et peinent à faire face, exprimant leur souffrance et leur amertume, y compris dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans l’espoir d’obtenir plus de considération.
Le Ségur de la santé, censé répondre au malaise profond des professionnel.les de santé, n’a pas été à la hauteur des annonces et encore moins de leurs attentes. Très médico-centré, il n’a pas permis d’entendre la parole des infirmier.es. Les « mesurettes » qui en sont sorties restent largement insuffisantes et circonscrites à la Fonction Publique Hospitalière, les autres infirmier.es en sont complètement écarté.es.
à l’instar des États généraux infirmiers, le SNICS-FSU continuera à défendre la profession en s’associant à des dynamiques larges pour peser dans les débats et obtenir de réelles avancées.
Le SNICS-FSU revendique toujours la catégorie A type de la Fonction publique pour tous-tes les infirmier.es qui sont des actrices-teurs essentiel.les du système de soins. Il s’oppose au développement des modes d’exercice qui ne sont pas émancipateurs et enferment la profession dans le champ médical et dans un rôle d’exécution (IPA-Infirmier.e de Pratique Avancée-, protocoles de coopération, auxiliaires médicales-caux…).
Il exige également la reconnaissance de la profession dans l’intégralité du système universitaire LMD, avec les spécialités sanctionnées par un diplôme de master et plus particulièrement pour l’exercice à l’Éducation nationale